À l’occasion de la 21e semaine européenne de la mobilité, Yespark, spécialiste de la location de places de stationnement longue durée en France, publie son baromètre annuel de l’évolution du prix du stationnement en France.
Pour cette nouvelle édition du baromètre, Yespark a analysé les 60 000 places des 2 500 parkings qu’il commercialise à travers la France, et se penche sur les prix par ville, par région mais aussi par type de place (voiture, 2 Roues Motorisés). Si les évolutions sont inégales, il n’en demeure pas moins que le prix du stationnement a augmenté durant l’année précédente.
L’écart se resserre entre Paris et les grandes métropoles
Entre 2021 et 2022, le prix des places de stationnement en France a connu une hausse importante de 4,04 % pour s’établir à 61,38 € par mois en moyenne, contre 59 € auparavant.
En haut du classement, Paris reste indétrônable avec un prix mensuel moyen à 118,18 €, mais sa hausse reste modérée (+2,77 %). À titre de comparaison, c’est à Lyon qu’elle est la plus importante (+21,65 %). Viennent ensuite Montpellier (+20,45 %) et Marseille (+17,40 %), qui affichent également de fortes augmentations. A contrario, le stationnement peut être peu onéreux dans d’autres zones, particulièrement certaines villes moyennes : Saint-Etienne (34,33 €), Dijon (34,75 €), Orléans (35 €), Dunkerque (35 €), Le Mans (37,33 €)…
Mais comment expliquer de telles disparités ? Plusieurs facteurs sont à mettre en évidence. En premier lieu, les politiques des villes dans lesquelles le nombre de places disponibles en voirie est toujours plus réduit. Aujourd’hui, de nombreuses agglomérations font le choix de libérer l’espace public au profit de pistes cyclables et de zones piétonnes. L’objectif assumé de ces nombreuses villes est de démotoriser les ménages et de réduire la place de la voiture en centre-ville afin de mieux engager leur transition écologique. In fine, l’offre de place en ville se réduisant, les prix du stationnement dans les parkings augmentent.
Dans le Sud, une croissance démographique qui entraîne un boom des prix du stationnement
Après avoir connu une forte baisse de son nombre d’habitants entre 1975 et 2000, Marseille redevient attractive. En 2019, sa population dépassait déjà les 870 000 habitants, soit environ 20 000 habitants de plus qu’en 2011. Et cette dynamique ne semble pas s’apaiser, bien au contraire. Ainsi, les infrastructures locales ne suffisent plus face à ce flux constant et une tension supplémentaire s’ajoute sur le stationnement.
En effet, les Français sont très enclins à vouloir déménager et quitter l’Île-de-France, en particulier depuis la crise sanitaire. Les nouvelles populations arrivant en province contribuent à l’augmentation du prix du stationnement, particulièrement dans le sud et en bord de mer. De facto, dans des villes moyennes telles qu’Aix-en-Provence (76 €), Hyères (82 €) ou Cannes (74 €), le prix pour une place de parking est très élevé.
Car, en faisant abstraction de l’exception francilienne (88,50 € par mois en moyenne), c’est dans la moitié sud de la France que le stationnement coûte le plus cher sur les places Yespark : SUD- PACA (83,04 €), Occitanie (72,21 €), Auvergne-Rhône-Alpes (68,22 €) et Nouvelle-Aquitaine (57,56 €). La hausse entre 2021 et 2022 est d’ailleurs de 13,07 % pour la région SUD-PACA.
Dans d’autres régions à la localisation différente, les prix du stationnement baissent. C’est par exemple le cas des Hauts-de-France (-28,45 %). Mais ici, une telle baisse s’explique notamment par la hausse du nombre de places Yespark à disposition dans la région.
Pas de surprise pour la petite couronne : prix de l’immobilier et du stationnement reste très fortement corrélés
L’Île-de-France restant la région où le stationnement est le plus onéreux, Yespark a décidé d’analyser le cas en plus en profondeur. Intuitivement, on peut penser que le prix du stationnement est fortement corrélé à celui de l’immobilier. Et cette intuition se révèle assez juste lorsqu’on se penche sur la situation francilienne. De fait, les villes où se garer coûte le plus cher se situent plutôt dans la petite couronne, dans la partie ouest et sud-est de la région parisienne.
On trouve en premier Saint-Mandé (151,69 € par mois), puis Neuilly-sur-Seine (133,88 €), Vincennes (118,78 €), ainsi que Boulogne-Billancourt (112,55 €). Toutes ces villes affichent un prix au m² dépassant la barre symbolique des 10 000 €. À Neuilly-sur-Seine et Saint-Mandé, l’immobilier y est même plus cher que dans la capitale !
À l’inverse, à l’Est de Paris, les villes où le stationnement est le moins cher affichent des prix de l’immobilier moins élevés relativement au marché francilien : Aulnay-sous-Bois (28,50 €), Sevran (34,25 €) et L’Île-Saint-Denis (35 €). Mais ces zones, que le projet du Grand Paris Express va dynamiser, risquent de voir leurs prix du stationnement augmenter d’ici à quelques années.
N.B. : Prix de l’immobilier indexé sur les données de Meilleurs Agents.
Taille de la place, type de véhicule, borne de recharge électrique… Qu’est-ce qui fait monter le prix de votre place de parking ?
Évidemment, l’emplacement d’une place n’est pas son seul critère de tarification. Sa taille peut notamment influer sur son prix. Ainsi, une place pour voiture (61 € par mois en moyenne) est plus onéreuse qu’une place pour deux-roues (31 €). Et parmi toutes les places Yespark à disposition, les places XXL* sont les plus chères, à 134,43 € par mois en moyenne.
Comment justifier un tel prix ? Aujourd’hui, les places XXL se font rares, sont difficiles à dénicher et les véhicules sont de plus en plus lourds et imposants. En outre, les véhicules très grand format comme certains SUV ne cessent de gagner en popularité, et ce malgré le combat mené par de nombreuses mairies pour les éloigner des centres-villes.
Côté équipements et sécurité, une place avec box (82 €) sera plus chère qu’une simple place en parking, couvert ou non. Les places équipées d’un stop park sont un peu plus onéreuses que les places standard : 66 €.
*Places de plus de 3m de largeur
Les parkings pour 2RM, nouvel enjeu du stationnement
On peut enfin poser la question du stationnement pour les deux-roues motorisés (2RM). Aujourd’hui, leur prix est en moyenne presque deux fois moins élevé que celui du stationnement dédié aux voitures. Dans le détail, c’est à Strasbourg qu’elles sont les plus chères (76 €), puis à Toulouse (61,83 €). Pour l’instant, les prix à Paris et à Marseille restent peu élevés en comparaison : 43 € dans la Cité Phocéenne et à partir de 50 € dans la capitale.
Mais cette situation ne devrait pas perdurer. Pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, la ville de Paris a instauré le stationnement payant pour les 2RM thermiques en septembre 2022, emboitant le pas à Vincennes et Charenton-le-Pont, villes précurseurs en petite couronne. D’autres villes pourraient suivre dans les années à venir. Une tension supplémentaire serait alors ajoutée sur le marché du stationnement des 2RM et on peut s’attendre à une certaine augmentation des prix. L’écart pourrait donc se resserrer !