Qu’est-ce que la norme WLTP ?

Pour ne pas se contenter des résultats obtenus par le nouveau cycle, toute homologation est complétée par un test RDE (real driving emissions). Ce test est effectué sur route, contrairement à ceux qui se cantonnent au laboratoire, et intègre en plus du CO2 d’autres polluants comme les NOx.

Lors du test RDE, le véhicule circule pendant une durée maximale de deux heures dans trois types de parcours : 

• Zone urbaine, à une vitesse maximale de 60 km/h

• Zone extra-urbaine, à une vitesse maximale de 90 km/h

• Autoroute, à une vitesse maximale de 145 km/h

Le WLTP a remplacé le NEDC parce que celui-ci n’était pas assez proche de la réalité. Avec beaucoup plus de finesse et de précision, en ne se basant pas uniquement sur les tests effectués en laboratoire, le WLTP permet de mieux jauger les émissions de CO2. On peut d’ailleurs remarquer une hausse de 20 % à 30 % des niveaux d’émissions affichés par les véhicules depuis la fin du NEDC. Les différences sont donc de taille.

En passant du protocole NEDC au WLTP, le gouvernement a modifié le seuil de déclenchement du malus automobile. Afin de s’adapter à cette nouvelle réalité, le seuil a été dans un premier temps rehaussé de 110 g/km de CO2 à 138 g/km. Mais dans les années à venir, ce seuil va diminuer pour suivre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le montant du malus maximum va lui aussi progresser. Pour mieux s'y retrouver voici un tableau récapitulatif des changements induits par le WLTP.

La malus au poids est désormais une réalité. A compter du 1er janvier 2022, le barème prend en compte tous les véhicules neufs pesant plus de 1,8 tonnes (1 800 kg). Chaque kilogramme en plus sera taxé 10 €. Attention, le malus au poids ne concerne pas les voitures électriques et hybrides rechargeables. De plus, les familles nombreuses dont les familles d’accueil (au moins 3 enfants à charge) peuvent bénéficier de minorations de ce malus. 

Le passage du NEDC au WLTP va avoir comme conséquence le rehaussement des niveaux d’émissions de CO2 définis pour chaque véhicule. On estime que cette augmentation sera de l’ordre de +25 %, même s’il faudra attendre un bilan chiffré des constructeurs pour en être certain. 

De fait, le barème du malus écologique s’en trouve fortement touché. Les véhicules seront tous globalement jugés plus polluants qu’ils ne l’étaient avant la réforme. Ce qui alourdit le malus et donc le prix final que paient les automobilistes pour acheter une voiture. Le gouvernement a pris cette hausse en compte et a passé le seuil minimal d’émissions de 110 g/km à 138 g/km. 

Le protocole WLTP ne s’est pas imposé en un jour, il a fallu pour cela de nombreuses années. Voici un petit récapitulatif historique des grandes dates de l’homologation automobile :

• 1973 : première norme NEDC

• 1992 : refonte de la norme NEDC

• Septembre 2017 : nouvelle norme WLTP

• 2017-2019 : améliorations successives de la norme WLTP

• 1er mars 2020 : entrée en vigueur de la norme WLTP en France

Si le protocole WLTP concerne désormais la France, depuis 2020, il est aussi adopté par les autres pays de la CEE-ONU. On compte les pays membres de l’Union européenne ainsi que la Norvège, la Suisse, l’Islande, Israël, le Liechtenstein et la Turquie. Certains pays signataires du texte visant à imposer la norme WLTP doivent également faire la transition : on pense à la Russie, la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud. Si il fait autorité dans les pays occidentaux et les puissances mondiales, le cycle WLTP n’est pas adopté par les trois quarts des pays que compte la planète et où les questions d’émissions de CO2 ne sont pas prioritaires.