Le mardi 29 octobre, la Commission européenne a voté de nouvelles taxes pour les voitures électriques chinoises sous la forme de droits de douanes. Les marques chinoises telles que BYD, MG ou encore NIO sont concernées, mais également certaines marques occidentales produisant en Chine comme Tesla ou Volvo.
La Chine qualifiée de “concurrence déloyale”
Des discussions entre l’Europe et la Chine ont eu lieu depuis le début du mois de juillet. Un accord devait être trouvé avec Pékin concernant les voitures électriques. Mais en l’absence de consensus entre le Vieux Continent et l’Empire du Milieu, de nouvelles taxes ont été votées.
En effet, l’UE estime que les voitures électriques chinoises et fabriquées en Chine constituent une “concurrence déloyale”. Elle accuse la Chine de très fortement subventionner les véhicules électriques sur son territoire, permettant aux constructeurs de casser leurs prix et de proposer des modèles à des tarifs beaucoup plus faibles que ceux des constructeurs européens.
En pratique, ces nouvelles taxes douanières peuvent atteindre 35 % et s’ajoutent aux taxes actuelles de 10 % déjà en vigueur. Mais Pékin accuse l’UE de « pratiques protectionnistes injustes et déraisonnables », et menace d’adopter des mesures du même acabit en réponse à cette guerre commerciale.
Une décision qui ne met pas tout le monde d’accord
Et la Chine n’est pas la seule à exprimer son désaccord quant à ces récentes mesures. Certains États membres de l’UE ont également fait part de leur mécontentement comme l’Allemagne, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie et Malte, qui avaient voté contre la proposition de surtaxe.
Christian Lindner, ministre allemand des Finances, s’était inquiété de “déclencher une guerre commerciale” avec la Chine, notamment dans un contexte dans lequel la situation est complexe pour plusieurs constructeurs allemands. Volkswagen a par exemple annoncé des suppressions de postes et la fermeture de trois de ses usines en Allemagne. Ces mesures pourraient en outre impacter leurs ventes en Chine, qui est aujourd’hui le marché automobile le plus important dans le monde.
D’autres États membres se sont abstenus, dont l’Espagne et la Suède. Quant à dix autres membres, ils ont voté en faveur de ces taxes : France, Italie et Pologne en particulier. Toutefois, en France par exemple, d’autres filières et secteurs économiques craignent les sanctions chinoises, comme l’interprofession du Cognac (BNIC).
Des taxes variables selon les constructeurs et modèles
Dans le détail, ces taxes ne vont pas affecter tous les constructeurs de la même manière. La surtaxe dépend directement du montant estimé de subventions reçues par le constructeur. Voici quelques exemples de niveaux de taxation en fonction de la marque :
- BYD : 17 %
- Geely (groupe incluant notamment Volvo) : 18,8 %
- SAIC (MG, Rover…) : 35,3 %
Parmi les marques non chinoises touchées par le dispositif fiscal, on pourra retenir Tesla, dont la taxe s’élevera à 7,8 %, mais aussi Dacia avec son Spring fabriqué en Chine ou Volvo avec son EX30, Smart (#1 et #3) ou encore Mini. Par conséquent, il faut s’attendre à une augmentation des prix sur ces modèles. MG, qui était notamment visé en raison de sa très populaire et avantageuse MG4, a anticipé le coup en augmentant ses stocks de MG4 afin de maintenir ses prix jusqu’à la fin 2024.